Les chiffres d’affaires de l’e-commerce chinois explosent. Les Suisses aussi achètent toujours davantage sur les plateformes en ligne de l’empire du Milieu. Les marques suisses doivent donc miser pleinement sur la qualité si elles veulent rester compétitives face à la montée en puissance de la Chine en B2C.
B2C en Chine
La Chine a longtemps fait office d’atelier et de partenaire commercial B2B majeur de l’Occident. Après s’être détaché de sa réputation d’atelier de production bon marché il y a près d’une demi-décennie, le pays passe maintenant à l’étape suivante. Ces dernières années, la deuxième puissance économique mondiale a misé sur une nouvelle branche: l’e-commerce B2C. Grâce à la population croissante d’internautes, l’explosion de l’e-commerce chinois est assurée pour les années à venir. Et la Chine est en passe de devenir la première puissance B2C.
Voici un exemple: lors de la journée des célibataires 2016, la journée de shopping la plus importante de l’année en Chine, la plateforme de vente en ligne Alibaba a vendu pour 17,79 milliards de dollars de marchandises. Il s’agit là d’un chiffre record de 12 150 transactions par seconde, soit 48% de plus que l’année précédente. A la mi-journée, Alibaba avait déjà atteint le chiffre d’affaires de la journée des célibataires 2015. La grande majorité des marchandises (82%) ont été achetées via des appareils mobiles.
Les applications jouent un rôle central dans le m-commerce. Ces applications bien conçues peuvent aussi être installées par des utilisateurs en dehors de la Chine. Il n’est donc pas étonnant qu’à l’automne 2016, deux des dix premières applications d’e-commerce en Suisse proposent des relations B2C directes avec des fabricants chinois, Wish et AliExpress.
Cela signifie aussi que l’attractivité du marché B2C chinois augmente pour les Suisses. Cette évolution est d’ailleurs confirmée par la hausse exponentielle de l’expédition de colis de Chine en Suisse: en 2014, on comptait en Suisse 1,8 million de colis venus de Chine. En 2015, ce chiffre passait déjà à 2,5 millions. En 2016, on l’estime à 8 millions.
B2C China: Small Packages from China to Switzerland
Post / Handelszeitung / TagesAnzeiger / Malte Polzin 2016
Nos prévisions
L’importance des plateformes d’e-commerce chinoises va continuer à progresser en Suisse. En 2017, les petits envois doubleront pour passer à 16 millions, puisque les frais d’envoi ne seront pas non plus ajustés l’année prochaine. Les entreprises qui entrent en concurrence sur les prix avec des marques chinoises sont condamnées à perdre et à disparaître du marché.
Comment les entreprises suisses peuvent-elles réagir face à cette évolution?
Les plateformes B2C chinoises vont continuer à se développer. Elles sont considérées comme les nouvelles concurrentes internationales et influentes des Etats-Unis, jusque-là dominants, et des fournisseurs locaux d’Europe et de Suisse. Les fournisseurs chinois mettent leurs adversaires sous pression en imposant des prix bas et un immense choix de produits. Comment les acteurs locaux du marché peuvent-ils résister? Ils peuvent souligner leurs forces, là où les géants chinois sont (encore!) faibles: délais de livraison, qualité du produit et qualité du service. Les entreprises suisses qui veulent s’imposer dans le secteur de l’e-commerce doivent tout miser sur la remise en question de la qualité chez la concurrence; il est improbable qu’elles gagnent autrement la lutte des prix. Concrètement, elles doivent investir dans leur logistique et convaincre leurs clients grâce à un service irréprochable et à des prestations de garantie. Elles doivent entretenir leurs relations avec la clientèle et anéantir la concurrence bon marché de l’Extrême-Orient en proposant une qualité de produit supérieure et une stratégie de marque qui offre une véritable plus-value aux clients.
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